Dominique de Serres, lissière d'Armorique
Extrait de l’article par Philippe Verdol, Le Trégor, 2006
Si tout le monde sait que l'atelier “Louédin” se situe au 20 route de Lannion à Trébeurden, très peu savent qu'à cette même adresse, existe un autre atelier d'artiste.
En effet, depuis 1995, Dominique de Serres n'a cessé de consacrer son temps à l'élaboration de son oeuvre “inspirée”, entre autres, par les travaux de Bernard Louédin ou du moins, en se “soumettant à l'image peinte”, comme celle-ci aime à le préciser.
Née à Paris en 1959, Dominique de Serres est entrée à l'École Nationale d'Art Décoratif d'Aubusson en 1978. Diplômée en 1981, elle fut par la suite restauratrice de tapisseries à Courbevoie chez Chevalier Conservation.
Dominique est lissière, comme d'autres sont peintres, dessinateurs ou sculpteurs… Derrière ce joli mot ce cache avant tout un véritable et difficile métier d'art en tapisserie. “Un jeu de fils creux et de fils pleins lorsque la laine chevauche la chaîne ; les doigts agiles assurant la trace du dessin glissé sous la trame. Langage privé de la répétition infinie des entrelacs qui s'ajoutent jour après jour et engendrent lentement la future création. La lissière est le trait d'union entre le créateur et l'ouvrage achevé”. Finalement, le métier de Dominique, n'est-ce pas Bernard Louédin qui en parle le mieux?
Entre eux, il s'agit avant tout d'une réelle connivence créatrice, une véritable symbiose que chacun traduit du son côté, de manière distincte et par leur propre technique. Dominique travaille d'après maquette dont elle tire un carton, qui n'est autre qu'un plan de travail, dont elle fait par la suite un calque. C'est à partir de ce moment-là qu'elle entreprendra le tissage.
Ainsi résumé, tout peu paraître bien simple mais, ne nous y trompons pas, des années d'apprentissage ont été nécessaires pour obtenir le résultat escompté. Plus une maîtrise de la technique qui relève de la tradition et de la croyance en l'art de la tapisserie.