Les vingt ans de tapisserie de la lissière

Extrait de l’article par Jean-Louis Le Saux, Ouest-France, 2006

La tapisserie, est sa passion. A l'occasion des vingt ans de son art, sort un beau libre, Dominique de Serres, lissière d'Armorique. “Oubli de soi, compréhension, aptitude à transmettre, saisir et réaliser font du choix du lissier un acte capital proche de la rencontre symbiotique”, analyse son époux, le peintre Bernard Louédin. Ce dernier prépare une maquette, à partir de laquelle son épouse réalise sa tapisserie. Dominique collabore aussi avec Roger Druet, calligraphe à Trégastel et Charles Stratos, artiste d'Avignon.

“Si l'art du tissier traverse le temps, c'est que la braise couve sous les cendres et maintient quelques âmes vivantes prêtes à soutenir cette ancestrale tradition”, constate Bernard Louédin. À patience, Dominique de Serres préfère passion : “Pour moi, le mot patience intègre une notion de corvée, alors que je suis toujours heureuse à mon travail. Après toute ces années, j'éprouve toujours le même plaisir à m'installer sur le métier, parfois dix heures par jour”. Se considérant plus comme un artisan qu'un artiste, Dominique de Serres est consciente qu'elle exerce une activité en voie de disparition. Pour preuve, en France, les filatures ferment les unes après les autres. Aujourd'hui, pour s'approvisionner en cette laine si particulière, le couple le commande dans les Pouilles en Italie.